Troisième pays d'Europe visité par la troïka, le Portugal a connu entre 2011 et 2014 une rupture importante du processus de rattrapage impulsé depuis son entrée dans l'Union européenne et même depuis sa sortie de la dictature en 1974. L'article restitue les diverses étapes antérieures au Mémorandum adopté en mai 2011 sous le gouvernement socialiste de José Socrates et rend compte des principales mesures prises dans ce cadre. La réforme de l'administration publique en particulier a été sans équivalent en Europe, à la fois par l'ampleur de la réduction de ses effectifs et par le changement de statut de ses agents. Dans un second temps, l'article s'arrête sur la spectaculaire baisse de la dépense publique en matière de santé, source de nombreux mouvements sociaux de protestation, ainsi que sur l'amplification de la crise de l'école liée en particulier au nombre important de fermetures de classes et d'établissements. Dans un pays peu habitué aux protestations de masse, les Portugais sont massivement descendus dans les rues au cours des cinq années récentes.