La comparaison internationale est inscrite de longue date dans les pratiques de l’IRES. En 1989, le programme scientifique à moyen terme de l’institut marque la nécessité d’une telle approche. Ce programme de recherche infère de la tendance à l’internationalisation que la recherche comparative est possible et souhaitable. Ce processus d’internationalisation a conduit les économies de marché industrialisées à atteindre un degré d’homogénéité tel qu’il paraît possible de définir un ensemble d’ordres de grandeur communs permettant de comparer de manière significative leurs caractéristiques structurelles, leurs modes de fonctionnement et leurs performances. Toutefois 1989 ne marque pas un commencement absolu pour l’IRES – des recherches tournées vers l’international l’ont précédé –, pas plus qu’il n’impose une approche unifiante, les recherches conduites depuis cette invitation ayant été menées selon des méthodologies différentes. Depuis, sur un plan institutionnel et politique, l’intégration européenne et le poids croissant des normes économiques et juridiques internationales pesant sur les Etats nationaux ont modifié le statut et les usages de la comparaison internationale. Les lieux de décisions politiques et de stratégies syndicale et patronale se sont démultipliés, en partie appuyés par l’émergence d’institutions européennes du « dialogue social ». L’émergence de ce cadre supra et transnational est censé renforcer les interactions entre acteurs sociaux nationaux, et avoir des effets de retour sur les pratiques et institutions nationales, voire les identités des acteurs impliqués. La législation européenne a contribué à modifier le droit social national, les négociations collectives et la politique budgétaire des pays.