Cet article examine les modalités selon lesquelles le secteur bancaire a intégré la montée du nombre de jeunes diplômés sortis du système de formation initiale, en particulier de l'enseignement supérieur, dans les cinq pays étudiés. Secteur relativement homogène, traditionnellement caractérisé par une activité taylorisée dans un cadre réglementé, et une gestion de l'emploi et des qualifications fondée sur le principe du marché interne, la banque a connu au cours des vingt dernières années des changements importants dans son activité avec le décloisonnement des marchés, l'accroissement de la concurrence et le centrage sur le client ; ces mutations ont fait évoluer les besoins en compétences, vers à la fois plus de spécialisation (ingénierie financière, marketing par exemple), et plus de polyvalence et de qualités commerciales dans les réseaux. Cette évolution des besoins s'est faite sentir à la fois sur les politiques d'embauche et sur la gestion interne du personnel : dans l'ensemble des pays, on constate une élévation du niveau de diplôme lors du recrutement, qui provoque une remise en cause de l'articulation formation initiale/formation continue et des modalités de promotion, signe d'un affaiblissement des marchés internes traditionnels. On observe en particulier des tensions entre les jeunes diplômés embauchés et les personnels plus âgés, même si ces derniers « résistent » relativement bien, soit par la conservation du critère d'ancienneté pour la promotion (Espagne, Italie), soit par le biais de la formation continue dans les secteurs nationaux qui forment traditionnellement leur personnel (Allemagne, France, et dans une moindre mesure le Royaume-Uni) ; cependant, du fait de l'embauche de jeunes diplômés, les contenus et les modalités d'intervention de la formation continue sont remis en cause et souvent allégés.