Depuis l’acceptation de l’initiative populaire « contre l’immigration de masse » par le peuple suisse en 2014, le gouvernement et les forces parlementaires se sont éreintés pour trouver la quadrature du cercle visant à appliquer le nouvel article constitutionnel qui oblige désormais la Suisse à limiter l’immigration, sans pour autant remettre en question l’Accord de libre circulation des personnes avec l’Union européenne (ALCP). En 2016, une version édulcorée de la « préférence nationale » a finalement été adoptée et a pu compter sur le soutien des principales forces politiques et syndicales suisses. Pour ces dernières, une telle adhésion signifie néanmoins une césure avec leur position de ces vingt dernières années en matière d’immigration. Ceci pourrait être un signe précurseur d’un revirement syndical plus général dans une Europe toujours plus marquée par le discours anti-immigration.