En 2011 et à l’occasion de la signature d’un accord au sommet sur les retraites, la première organisation syndicale néerlandaise, la FNV, s’est trouvée affaiblie par un conflit entre activistes, partisans d’un travail syndical de terrain, qui dominaient ses deux plus grands syndicats du secteur privé et du secteur public, et les réformistes aux commandes de l’organisation centrale, priorisant la négociation. Au regard de l’importance de la concertation sociale aux Pays-Bas, il était essentiel pour la FNV de retrouver sa place en cherchant le rééquilibrage des rapports de forces en interne, l’élargissement des procédures démocratiques et la consolidation des décisions. En cinq ans, rompant avec le modèle de méga-syndicats pluri-professionnels, elle a unifié son organisation autour de secteurs et syndicats à identité professionnelle plus marquée. Ceux-ci sont maintenant associés à la définition et au contrôle de la politique de l’organisation à travers un nouveau Parlement d’une centaine de représentants qui fait place aux diverses sensibilités. Mais le défi majeur reste de regagner des adhérents et la FNV n’aura pas trop des deux outils de l’organizing et de la négociation pour réussir.