Le marché du travail des jeunes constitue une part importante du marché du travail dans son ensemble préfigurant certaines de ses évolutions. Il reflète à la fois les comportements individuels en termes d'acquisitions des qualifications et celles des entreprises en termes de stratégies de recrutement. La proposition centrale de cet article est que les institutions permettent d'expliquer en grande partie les comportements économiques et que leurs changements ainsi que les politiques publiques influencent fortement les acteurs du marché du travail. Les résultats présentés par l'auteur et issus du principal panel disponible (GSOEP) suggèrent que les jeunes, comparés aux adultes, occupent encore une position défavorable du point de vue de leur taux de salaire relatif et de la stabilité de leur emploi (à secteur, profession et temps de travail identiques). Mais l'écart ne se creuse pas avec les adultes. Des comparaisons de cohortes de jeunes révèlent également qu'il n'y a pas eu de détérioration des conditions d'entrée sur le marché du travail, pas plus qu'au cours des cinq premières années de vie active. Les deux éléments structurant la transition professionnelle des jeunes sont, d'une part, les besoins en qualification des entreprises et d'autre part, les aspirations des jeunes en termes de formation et d'emploi. La forme sociétale de ce processus d'appariement traduit un renforcement de la segmentation sectorielle et régionale (entre Länder) depuis le début des années quatre-vingt-dix.