Cet article présente la méthodologie et les principaux résultats du programme de recherche auquel est consacré l'ensemble de ce numéro. Afin de caractériser la place des jeunes sur le marché du travail dans six pays (Allemagne, Espagne, Italie, France, Royaume-Uni et Suède) deux approches complémentaires ont été mises en œuvre : une exploitation statistique de l'Enquête force de travail (Eurostat) et des rapports confiés aux experts nationaux, complétant les données chiffrées et apportant les éclairages institutionnels indispensables à leur compréhension. Les résultats mettent en évidence deux mouvement opposés : d'une part, le maintien de fortes spécificités nationales au regard de l'activité, du chômage ou du statut de l'emploi des jeunes ; d'autre part, des phénomènes de convergence partielle en termes de polarisation sectorielle et catégorielle de l'emploi des jeunes. Par ailleurs, des processus identiques de « déclassement » à l'embauche et de baisse du salaire relatif ont été observés. L'idée est d'envisager ces deux mouvements dans une rétroaction : les spécificités ne sont pas seulement le fruit d'une pure inertie sociétale ; elles résultent d'un jeu dynamique d'adaptation des acteurs. De leur côté, les convergences restent partielles et peuvent s'accommoder de formes institutionnelles différentes (dispositifs de politiques d'emploi, contrats temporaires, forme dérégulée du contrat permanent?). Le phénomène constaté de polarisation convergente sur des secteurs créateurs d'emploi et sur des normes en extension permet de légitimer une hypothèse de diffusion, via l'insertion professionnelle, de nouvelles relations d'emploi.