L'objectif de cet article est d'évaluer l'impact des systèmes de relations professionnelles sur les performances socio-économiques des pays industrialisés depuis la fin des années 1970. En d'autres termes, nous analysons si les caractéristiques des négociations collectives donnent lieu à un arbitrage entre différents indicateurs de performance par exemple entre le taux de chômage et l'inégalité salariale. Notre étude, portant sur trois périodes (1978-82, 1988-92 et 1992-96), met en évidence que les caractéristiques des relations collectives de travail expliquent nettement mieux la diversité des résultats au sein des pays de l'OCDE en matière de pauvreté qu'en termes macro-économiques. En outre, peu d'éléments permettent de penser que les pays industrialisés font face à un arbitrage entre efficacité macro-économique et faibles taux de pauvreté. Les performances économiques des pays industrialisés dépendent en effet principalement du degré de coordination des partenaires sociaux alors que la pauvreté résulte davantage du niveau privilégié de négociation et dans une moindre mesure du taux de couverture conventionnelle et du taux de syndicalisation.