Les inégalités entre hommes et femmes persistent. C'est autour du concept de « gender mainstreaming », c'est-à-dire une approche intégrée de l'égalité entre les sexes de manière permanente et transversale, dans tous les domaines et avant toutes prises de décision, par tous les acteurs, qu'une nouvelle démarche pourrait être systématisée. L'objectif est d'étendre ce processus au champ du syndicalisme : l'intégration de l'égalité entre hommes et femmes, au travail et dans la vie, par les organisations syndicales, constitue un nouvel enjeu. Cette question est au cœur de la recherche européenne dont les premiers éléments sont présentés dans cet article. Après avoir dans un premier temps, avec les données actuellement disponibles, apprécé la place des femmes dans le syndicalisme, sont abordés trois champs sur lesquels l'intervention syndicale en matière de lutte contre les inégalités s'est focalisée, ou devrait se renforcer : l'emploi, les salaires et les temps sociaux. Le bilan dressé sur l'égalité et son intégration dans les stratégies syndicales est loin d'être positif. Bien des efforts restent à faire. L'enjeu va bien au-delà de la seule représentativité des femmes dans les instances syndicales. Il s'agit d'un des enjeux majeurs du syndicalisme que d'intégrer une telle démarche, afin de favoriser l'égalité professionnelle mais aussi l'égalité dans les dimensions de la vie hors travail. L'égalité restera un objectif vain sans une telle implication des acteurs sociaux, mais inversement, l'avenir du syndicalisme passe par une véritable reconnaissance de la place des femmes dans et hors de l'entreprise.