Les débats sur les mutations du travail se sont construits autour d'une opposition entre l'hypothèse selon laquelle avait désormais tendance à se développer un modèle « post-taylorien » (modèle de l'autonomie et de la compétence) et l'hypothèse inverse d'un approfondissement ou d'un renouvellement des orientations tayloriennes (néo-taylorisme). Des travaux récents, notamment statistiques, viennent renouveler le débat en montrant que le travail a évolué dans un sens tel que les acteurs seraient parvenus à concilier des orientations que les thèses en présence s'accordaient à juger contradictoires et impossibles à associer (autonomie et contrainte, par exemple). L'article étudie la manière dont les thèses opposées peuvent intégrer ce constat. Il fait l'hypothèse qu'elles seront, pour cela, amenées à approfondir leur représentation des acteurs, et notamment de l'acteur patronal, autrement dit qu'elles pourraient avoir à se donner des hypothèses plus précises sur les motivations et les conditions de l'action dans les univers de travail. Il esquisse à partir de là les voies de recherche susceptibles d'en découler.