Le temps de travail informationnel : des mesures incertaines et contradictoires. Les difficultés soulevées par la mesure du temps de travail « effectif » sont un bon révélateur du décalage, voire des contradictions qui opposent aujourd'hui les évaluations économiques toujours dominantes du temps de travail (identifié au temps homogène et standardisé du travail salarié taylorisé), et les caractéristiques nouvelles du temps de travail informationnel. Il ne s'agit pas seulement du travail des cadres mais bien du travail de tous ceux qui participent à la chaîne de l'information. Notre enquête a pu montrer que la « chaîne de l'information » concernait tout autant le travail des secrétaires que celui des ingénieurs ou des techniciens, voire de certaines catégories ouvrières. La logique économique qui a conduit à utiliser l'informatique pour marginaliser systématiquement les métiers fonctionnels au profit des seuls opérationnels, aboutit à des dysfonctionnements dans la circulation de l'information qui grèvent profondément l'efficacité de l'organisation, tout en entraînant une surcharge de travail chez les opérationnels sur qui a été transféré le travail administratif.