Dans les pays qui affichent un taux d'emploi des seniors relativement bas, comme la France, l'allongement de la durée de cotisation au régime de retraite est un objectif difficile à atteindre. Pour conserver des possibilités de retraite anticipée, une option souvent envisagée consiste à ouvrir des marges de choix individuels quant à l'âge de départ en retraite.
L'article analyse un certain nombre d'implications de l'ouverture de plus larges marges de choix individuel en France, notamment sur le relèvement de la participation des travailleurs plus âgés au marché du travail. A partir d'études et de données statistiques françaises mais aussi d'exemples étrangers, trois questions sont abordées. Peut-on ouvrir à tous des possibilités de retraite précoce ? Les limites apparaissent nombreuses compte tenu des comportements actuels de sortie précoce. Comment tenir compte alors des attentes individuelles ? Deux options plus restreintes sont examinées: la prise en compte des longues carrières, de la pénibilité du travail et le temps partiel. Enfin, comment le marché du travail doit-il évoluer pour soutenir une réelle option de choix individuel pour la poursuite plus tardive d'une activité professionnelle rémunérée ? Créer des opportunités d'emploi pour les travailleurs plus âgés conduit alors à remettre en cause certains modes de fonctionnement du marché du travail français, mais aussi à s'interroger sur la nature des emplois offerts et à envisager des transitions organisées.