Dans le système de soins italien, le Service Sanitaire National est hégémonique et en son sein, les hôpitaux publics avec un personnel nombreux et hétérogène y sont prédominants. Dans les années 1990 (mise en place des pactes sociaux et de l'ARAN, agence de négociation des relations du travail dans le secteur public sur le modèle de conventions collectives du secteur privé), la fonction publique hospitalière au fort taux de syndicalisation a connu un processus de contractualisation des relations professionnelles articulé au niveau national et local. Ce dispositif consensuel a permis notamment d'accompagner un mouvement modéré de restructurations hospitalières. On peut y opposer schématiquement la récente culture italienne de concertation et de négociation dans les relations sociales à celle française du conflit et de l'affrontement. L'évolution de la politique sanitaire, en particulier la régionalisation du système de soins (vers le « fédéralisme sanitaire ») met en question la cohérence future avec les deux niveaux national et local de gestion sectorielle des relations sociales en santé. On observe surtout depuis 2001 une politique unilatérale du gouvernement Berlusconi, provoquant un affaiblissement transitoire de la politique centralisée de contractualisation entre employeurs publics et organisations syndicales représentatives.