L'impact des restructurations sur les salariés restants dans l'entreprise remaniée constitue un coût social encore mal évalué. La dimension travail apparaît fréquemment comme un point aveugle du management des restructurations. Si cette occultation peut résulter d'une volonté d'entretenir la pression sur les salariés dans une logique manégeriale de type marché, on peut aussi l'observer dans le cas de politiques d'entreprises du modèle responsabilité sociale. En effet, celles-ci semblent demeurer marquées par une logique de gestion de flux d'effectifs et achoppent ainsi à véritablement traiter les aspects concrets de la réalisation de l'activité de travail. Ceci peut générer nombres de dysfonctionnements et de tensions, lesquels, de fait, se trouvent souvent reportés sur les salariés. Dès lors, ces derniers, soumis à des pressions multiples et pour ne pas perdre le sens de leur action - en référence à leur identité professionnelle - peuvent être conduits à assumer tacitement une part importante de la charge de régulation du changement. Ce qui comporte un coût en terme de conditions de travail, notamment sur le plan psychique.