Dans la filière automobile, en évolution permanente, les restructurations sont banalisées. Cette filière, constituée par les constructeurs français, s'est internationalisée avec le marché européen, et est dominée par de grands groupes, dont beaucoup d'équipementiers américains. Dès lors, les décisions de restructurations sont prises dans des lieux souvent très éloignés des sites et par des acteurs qui peuvent être extérieurs à l'entreprise. La pression des constructeurs en matière de qualité, de délais et de coûts et l'internationalisation des marchés et des capitaux engendrent des situations de vulnérabilité pour les usines qui entraînent de nombreuses restructurations avec ou sans suppressions d'emplois en CDI. L'origine n'est pas le seul fait de la fatalité du marché. L'emploi est affecté, même en l'absence de licenciements secs, car les restructurations touchent en priorité les intérimaires, utilisés massivement dans cette filière. Elles s'inscrivent dans des stratégies à court terme de groupes internationaux, et leurs conséquences humaines ne sont ni anticipées ni évaluées à moyen ou long terme.