L'objet de cet article est de proposer quelques résultats des travaux réalisés dans le cadre d'un programme de recherche européen sur l'application du concept de gender mainstreaming - c'est-à-dire l'approche intégrée, transversale et permanente de l'égalité, au champ syndical. Il s'agit également de développer une approche comparative entre des pays européens : l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l'Italie et les Pays-Bas. L'objectif est tout d'abord de faire le constat - plutôt négatif - sur la place accordée aux femmes dans les structures syndicales et singulièrement dans les postes à responsabilité : y compris dans des secteurs très féminisés, à de rares exceptions, les directions syndicales restent majoritairement masculines, et ce quel que soit le pays. Il s'agit alors d'analyser les « résistances » historiques, parfois justifiées par l'implantation syndicale, mais aussi de relever des freins liés à la prégnance d'un modèle culturel « du militant viril ». Il s'agit alors de présenter et de proposer des outils favorables à une double approche, qui se décline différemment selon les pays et les modèles sociaux qu'ils représentent : en interne, en favorisant la place des femmes dans tous les lieux décisionnels de façon volontariste (comme en France et en Italie) et/ou en révisant le mode de fonctionnement syndical (surtout aux Pays-Bas) ; en externe, en développant des actions et négociations favorables à l'égalité au travail et hors travail, d'une façon effectivement intégrée dans certains pays (Danemark et Pays-Bas) mais plus difficilement ailleurs, comme en France.