La formation professionnelle continue s'est construite comme un domaine autonome alors même que les mutations du travail et les transformations de l'emploi et du marché du travail l'interpellaient de façon directe. La formation continue reste étrangère à la vie quotidienne de la très grande majorité des salariés et le poids du paritarisme dans un système qui pèse plus de 25 milliards d'euros mais qui profite peu aux moins qualifiés, interroge sur le sens de la stratégie syndicale. La tendance de la FPC à reproduire les inégalités sociales et professionnelles est notamment un paradoxe pour un système financé essentiellement par les prélèvements obligatoires. Cette contribution remet en perspective l'évolution historique de la formation professionnelle au regard des enjeux économiques et sociaux où il s'agissait de s'adapter aux évolutions du travail et de permettre à chaque salarié d'envisager une progression professionnelle en cours de carrière malgré le chômage de masse. De ce point de vue, le bilan de l'action syndicale est mitigé au regard des nombreuses contreperformances du système. Cette situation illustre les ambigüités du paritarisme et les effets paralysants de l'intervention publique à travers le tripartisme. Face aux enjeux des MOBILITEs et des parcours professionnels, un nouveau pacte social doit se construire dans le champ de la formation professionnelle autour de principes et de priorités compatibles avec l'intérêt des entreprises et ceux des moins qualifiés.