Le groupe Veolia Environnement, spécialisé dans les services à l'environnement, fait partie des organisations qui ont saisi dès le milieu des années quatre-vingt-dix l'opportunité de la première vague de reconnaissance officielle des acquis professionnels pour engager des actions dans ce domaine. Cet article constitue précisément une analyse rétrospective de la mise en œuvre de la VAE sur une durée de plus d'une quinzaine d'années au sein de ce groupe. L'analyse du déploiement des procédures de VAE au sein de cette organisation apparaît assez contrastée. Elle montre d'abord que l'émergence de la VAE implique pour le groupe le choix d'un investissement de forme particulièrement lourd dans le partenariat avec les instances publiques chargées de l'élaboration des certifications et notamment l'Education nationale. Elle souligne en contrepoint les difficultés pour assurer dans le temps l'appropriation de la VAE par les entités locales qui composent le groupe. La propagation de cette politique est ralentie par la coexistence de cultures de métier très différentes, pour lesquelles l'expérience professionnelle n'a pas le même poids. Elle est également freinée au niveau des structures opérationnelles par des responsables locaux qui éprouvent des difficultés à concilier les dimensions économiques et commerciales de leur activité avec les enjeux de professionnalisation de leurs salariés. Elle est enfin limitée par la discontinuité du pilotage de la VAE au niveau des instances centrales du groupe. Ces difficultés de divers ordres n'empêchent pas cependant la réussite ponctuelle de démarches de VAE dans plusieurs sociétés du groupe. La VAE y représente alors un vecteur original d'amélioration de la reconnaissance professionnelle et sociale des salariés concernés.