Les très bonnes performances macro-économiques de l'Allemagne au cours de la période de reprise des années 2005-2007 qui ont précédé le retournement de l'économie mondiale ont soulevé de nombreuses interrogations sur leur articulation avec les réformes du marché du travail mises en œuvre au début des années 2000. Dans leur logique, ces réformes visent à abaisser le coût du travail, à miser sur le développement du secteur des bas salaires pour favoriser l'emploi des travailleurs non qualifiés, à introduire davantage de responsabilité dans les revenus non liés à une activité dans une logique de droits et de devoirs, à rompre avec les politiques de retrait précoce du marché du travail des seniors, à accroître la flexibilité du marché du travail. L'article s'attache à mettre en évidence que l'une des clefs de lecture des réformes réside dans le fait qu'elles ont révélé et poursuivi une dynamique de moyen terme de transformation de l'état social. Il en résulte qu'il est difficile d'isoler leurs effets de ceux de la correction du choc de la réunification, des mutations du système productif, des politiques de déréglementation des services publics, des réformes des autres branches la protection sociale, de l'affaiblissement du pouvoir syndical, ou encore du policy mix.
N° 58
Numéro spécial