Affectées par des changements nombreux, les équipes syndicales doivent elles-mêmes se transformer. Comment comprendre leurs cheminements divers dans ces péripéties ? Une comparaison entre des établissements canadiens et européens permet de fonder empiriquement et théoriquement une analyse de ces phénomènes. Les auteurs formulent le concept de « syndicalismes référentiels ». Il articule les principales dimensions à travers lesquelles se dessinent les transformations des acteurs : répertoires d'action, identités collectives, ressources, capacité représentative, capacité stratégique. En retenant les cas de deux établissements, canadien et français, l'article illustre la place respective et les interactions de ces dimensions. Leur hiérarchisation au sein de l'action collective permet de comprendre pourquoi des situations institutionnelles inégales peuvent donner lieu à des évolutions analogues. L'incertitude, les pertes de repère caractérisent une phase paradoxale où les acteurs collectifs ne peuvent échapper aux risques d'une redéfinition.