Aujourd'hui et pour la première fois depuis la suspension de l'immigration du travail en 1974, le discours public en matière d'immigration repose non plus sur l'idée de cessation des flux d'immigration économique et de canalisation des autres flux mais sur la substitution d'une immigration dite « subie », c'est-à-dire reposant sur l'exercice d'un droit fondamental à une immigration « choisie » strictement économique et dirigée vers les secteurs déficitaires en main-d'œuvre. Les statistiques disponibles nous permettent de dépasser la construction politique qui voudrait que l'immigration économique serait choisie et utile à la France, et l'immigration familiale, un fardeau. Dans la réalité, il ne s'agit nullement de rejeter l'immigration dans son principe mais plutôt de conjuguer une fermeté politique et des exigences économiques.