Le présent article examine le débat académique sur la démocratie syndicale et le compare avec des études récentes sur le renouveau syndical aux États-Unis. Il en ressort que la redynamisation des syndicats américains ne s'est pas déroulée de la façon prévue par la littérature traitant de la démocratie syndicale. Plutôt que d'être un processus essentiellement ascendant, la redynamisation a comporté un puissant élément de centralisme et de coordination. L'auteur pense que la démocratie syndicale a trop souvent été formulée en des termes singuliers et envisagée uniquement comme un moyen de restreindre l'accumulation illégitime de pouvoirs par les dirigeants syndicaux. Pourtant, un problème majeur auquel les syndicats sont aujourd'hui confrontés, à savoir comment mieux rassembler les intérêts des différents travailleurs et représenter les nouveaux groupes d'appui, constitue fondamentalement une préoccupation démocratique, qui ne peut être abordée que par l'approfondissement de notre compréhension de la démocratie syndicale.