Pour affronter des forces économiques mondialisées, les acteurs doivent aujourd'hui inventer de nouveaux outils de régulation et de nouvelles formes d'action. L'article s'interroge sur la capacité du dialogue social européen à participer à une telle dynamique à partir de l'examen du cas du secteur ferroviaire. Il revient sur la négociation d'un accord juridiquement contraignant à l'échelle de l'Union européenne et sur des activités débouchant sur l'élaboration de textes non contraignants, qui constituent un des outils innovants des politiques sociales communautaires pendant les années 2000. Il montre que la dynamique du dialogue social ne peut être analysée sans tenir compte du rôle qu'y jouent la Commission européenne et les institutions politiques de l'Union. Si on peut conclure à l'émergence d'un niveau européen de relations professionnelles dans le secteur, apte à produire des règles étayant les régulations sectorielles nationales, la portée des recommandations européennes paritaires renvoie à la manière dont les acteurs sont susceptibles de s'en saisir à d'autres niveaux.