La crise du syndicalisme donne lieu à diverses analyses de ses causes. Ces analyses occultent le passage des sociétés modernes vers des sociétés de la modernité avancée et l'importance du « champ politique de la vie » (Giddens, 1991) qui se caractérise par l'émergence d'enjeux nouveaux visant les « possibilités de vie » par opposition aux conditions de vie. La réponse syndicale à ces enjeux passe par un élargissement de ses revendications et modalités d'action, dont le recours à des coalitions avec d'autres mouvements sociaux, des coalitions souvent de court terme et fragiles. Nous suggérons que l'ouverture à des coalitions de longue durée est nécessaire pour renouveler le syndicalisme et pour permettre aux mouvements sociaux de transformer leurs identités respectives. C'est dans cette perspective que nous analysons l'expérience de la syndicalisation des centres de la petite enfance au Québec et que nous proposons un cadre d'analyse qui intègre les enjeux du champ politique de la vie et s'appuie sur la notion de « région des rapports de travail ». Par la suite, nous dégageons des pistes de relance du syndicalisme en combinant les éléments du cas des centres de la petite enfance et du cadre proposé.