Un des arguments majeurs lors de la mise en place des réformes visant à instaurer des systèmes de retraite à trois piliers en Pologne, Hongrie et Bulgarie était de protéger ces systèmes du « risque politique », c\'est-à-dire de pressions politiques pouvant peser sur eux. Comment, dès lors, expliquer que les trois pays aient remis ces réformes structurelles en cause à peine une dizaine d\'années après leur mise en place ? Les réponses se trouvent-elles dans la philosophie même de ces réformes, dans un défaut de mise en œuvre, ou encore dans des développements politiques instables ? Pour apporter des éléments de réponse, l\'article se penche, d\'un côté, sur l\'influence idéationnelle d\'une constellation d\'acteurs internationaux et d\'un autre côté sur l\'appropriation et la mise en place de ces réformes systémiques par les acteurs nationaux. Dans le contexte européen, où les réformes des retraites sont à l\'ordre du jour de plusieurs des anciens membres de l\'Union européenne, comprendre la dynamique et les transformations de pays ayant conduits ces réformes systémiques en introduisant une composante importante en capitalisation permet d\'éclairer certaines logiques à l\'œuvre dans l\'agenda européen.