Jugé excessif, le coût du travail est considéré par certains comme le principal frein au développement des entreprises en France. En réduisant les cotisations sociales à la charge de l’employeur, les politiques d’exonération visent à agir sur l’emploi en rendant son prix plus attractif. À la différence des travaux antérieurs, basés sur une approche relevant de l’économie du travail, le présent article propose une évaluation fondée sur une approche d’économie industrielle. L’impact de l’allègement du coût du travail est analysé à l’aide de modèles de croissance de l’emploi et de rentabilité de la firme dans lesquels le taux d’exonération figure comme variable explicative. Les résultats obtenus montrent que les exonérations de cotisations sociales patronales ont eu un effet positif, mais relativement faible, sur l’emploi. Les entreprises n’affectent donc pas l’intégralité de la réduction du coût du travail permise par l’allègement des cotisations sociales patronales à la réduction de leurs prix de vente, mais en captent une partie pour restaurer ou augmenter leurs marges.