À partir du cas des « mutuelles communales », contrats de complémentaire santé à tarif préférentiel proposés par les élus locaux à leurs administrés, cet article examine l’élargissement à bas coût de l’intervention sociale des municipalités. Il rend en cela compte de bricolages et d’expérimentations de la part de pouvoirs publics locaux pourtant dépourvus de compétences en matière de couverture d’assurance maladie. Parce qu’il répond à un projet citoyen et social plus ou moins porté politiquement, s’insère dans les réseaux locaux d’acteurs de l’assurance, et rencontre une offre commerciale que se disputent mutuelles territoriales, réseaux de courtiers et grandes compagnies d’assurance, le déploiement des mutuelles communales donne à voir des configurations d’action publique contrastées, tant du point de vue de la portée solidaire des dispositifs que de leur pérennité économique.