En France, les politiques de télétravail sont souvent le fruit d’une négociation collective et les accords d’entreprise signés sur le sujet se sont multipliés depuis la pandémie. Cette enquête qualitative réalisée auprès de 18 entreprises permet de saisir l’évolution de la dynamique de négociation sur le télétravail sur la période 2020-2024 et d’interroger la (faible) prise en compte de la dimension égalité professionnelle, dans une perspective féministe sur les relations professionnelles. Cet article identifie trois approches – extensive, restrictive et minimaliste – du télétravail, fortement marquées par le secteur d’activité, et donc le genre et la qualification de la main-d’œuvre. Il souligne les impensés et biais sexistes qui se logent au cœur de la négociation d’entreprise, autant du côté patronal que syndical, la définition implicite des « bonnes pratiques » de télétravail continuant à être androcentrée et socialement située.