Le premier article de ce numéro de la Chronique internationale de l’IRES propose une analyse du règlement européen sur l’intelligence artificielle, et de la place limitée qu’il laisse au dialogue social. Ce règlement concerne en effet de nombreux systèmes qui impactent le monde du travail, mais reconnaît peu de droits aux représentants du personnel. Il leur ouvre toutefois des leviers dont ils peuvent s’emparer, en plus de ceux fournis par le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et le Code du travail.
Le deuxième article examine la mise en place par la Commission européenne du programme « Réarmer l’Europe » en lien avec la montée des conflits dans le monde. Il interroge les arguments qui justifient l’augmentation massive des dépenses militaires qui en découle pour les pays de l’Union européenne, notamment pour la France, et souligne les arbitrages budgétaires qu’il implique au détriment des politiques sociales.
L’article suivant décortique l’assaut mené par Donald Trump et son gouvernement (le Department of Government Efficiency notamment) contre la fonction publique et les principales agences fédérales et contre les droits à la négociation collective d’environ 1 million d’employés fédéraux. Malgré la forte présence syndicale dans la fonction publique fédérale, les syndicats peinent à riposter efficacement contre ces licenciements massifs.
La dernière contribution porte sur les débats et les compromis trouvés autour du statut de « femme mariée économiquement dépendante » au Japon, créé par la réforme de l’assurance vieillesse de 1985. Reposant sur la notion de foyer, ce statut va à l’encontre des aspirations des femmes à l’indépendance économique et constitue un frein à leur activité, en les maintenant dans des emplois à temps partiel. Remanié en partie en 2016, ce statut fait toujours l’objet d’un vif débat entre les partisans de son abolition et les tenants du statu quo.