Les deux premiers articles de ce numéro de La Revue de l’IRES se penchent sur deux catégories d’emploi marquées par une forte féminisation, l’absence de reconnaissance y compris financière, une grande précarité et des conditions de travail difficiles. Dans le premier cas, il est question des travailleuses des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sous l’angle suivant : pourquoi restent-elles dans ce secteur ? L’article analyse la qualité subjective attribuée à l’emploi des trois groupes professionnels qui peuplent ces établissements : agentes de service, aides-soignantes et agentes « faisant-fonction ».
Le deuxième article porte sur les « petites mains » de l’Éducation nationale, les accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) et les assistantes d’éducation (AED), qui connaissent des tensions professionnelles aiguës révélatrices de la pluralité des demandes sociales auxquelles l’institution scolaire est confrontée, particulièrement dans les territoires ruraux paupérisés. Leur travail relationnel, qui repose sur un investissement émotionnel gratuit, permet de couvrir ses défaillances. À partir d’une enquête sur les carrières syndicales à la CFDT, le troisième article met en lumière l’existence de deux filières d’accès à l’espace des permanents : l’une est empruntée par des personnes relativement plus jeunes et diplômées qui entament une carrière syndicale « par le haut », l’autre par des militants plus âgés issus des classes populaires qui accèdent à l’espace des permanents « par le bas » de l’organisation, avec une expérience de terrain. Il met en évidence, dans les deux cas, un accès différencié selon le genre.
Enfin, le quatrième article démontre une certaine proximité, en Belgique et en France, en matière d’élections...