Ce numéro de La Revue de l’IRES propose un dossier sur la question du genre dans la régulation du travail, étudiée dans cinq articles de manière variée tant du point de vue des méthodes empiriques mobilisées que des perspectives d’analyse. Deux axes d’interrogation traversent les articles de ce dossier : la question de l’égalité professionnelle femmes-hommes et celle de la reconnaissance des métiers du care. Les deux premières contributions éclairent la façon dont les institutions politiques, les employeurs et les organisations syndicales s’emparent ou pas de la question de l’égalité professionnelle pour réguler le travail dans l’entreprise, et soulignent les biais qui tendent à minorer les inégalités subies par les femmes. Les trois autres articles mettent en lumière différentes incidences du manque de reconnaissance du travail de care sur les conditions de travail et d’emploi des femmes qui le réalisent : la fragmentation et l’hétérogénéité du secteur du care, à laquelle on pourrait remédier grâce à la mise en place d’une fonction publique du care, qui garantirait une égalité d’accès aux services sur le territoire français ; la sous-évaluation de la complexité, des compétences et responsabilités de ces métiers, qui se traduit par leur manque de reconnaissance notamment financière ; enfin, la disqualification de la parole de ces travailleuses qui subissent des dominations croisées, y compris dans le syndicalisme. Ces différents articles apportent de nouvelles connaissances sur les mécanismes sociaux, économiques et politiques qui contribuent à reproduire les inégalités de genre dans le monde du travail, mais ils ouvrent également des pistes de réflexion et d’action pour renforcer le principe d’égalité entre les femmes et les hommes dans la régulation du travail.
Enfin, hors dossier, un dernier...