Dans ce nouveau numéro de La Revue de l’IRES, les trois premiers articles portent sur les conditions de travail. Le premier article analyse le travail d’organisation dans les start-up, qui mise sur la proximité relationnelle, le bien-être au travail, l’auto-gestion et la responsabilité des travailleurs pour produire des formes d’engagement au travail. La financiarisation des start-up impacte toutefois les pratiques managériales et le travail d’organisation qui deviennent plus formels, hiérarchiques et centrés sur la productivité, ce qui tend à dégrader les conditions de travail.
Le deuxième article propose de saisir la polyvalence, caractéristique de nombreux métiers de service, à partir du cas de la distribution low cost, où la pression par les coûts a un impact central sur l’organisation du travail. Nouvelle forme de division du travail, la polyvalence se comprend à partir de ses effets sur les salariés, entre subordination accrue et recherche d’autonomie, selon leurs caractéristiques sociales et professionnelles.
Le troisième article analyse les conditions de travail des intérimaires, particulièrement vulnérables aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. Très souvent détachés dans l’urgence, ils doivent affronter des contextes de travail différents et être opérationnels rapidement : il leur est donc particulièrement difficile de se constituer des marges de liberté dans leur travail afin de se prémunir contre les risques d’accidents du travail.
L’article suivant revient sur une expérimentation de développement syndical issue d’un partenariat entre un syndicat implanté dans le secteur du nettoyage et une association issue du community organizing afin de susciter de nouvelles adhésions. Il révèle les tensions suscitées par les diverses traditions militantes et souligne l’existence d’une...