L’UNSA a trente ans. Peu de travaux d’étude et de recherche ont été entrepris sur cette jeune organisation syndicale qui se fait progressivement une place au sein du mouvement syndical.
En 2018, une première étude commandée au cabinet Orseu dans le cadre de l’Agence d’objectifs IRES de l’UNSA Éducation mettait en évidence la caractéristique de l’autonomie comme constitutive de l’identité de l’UNSA revendiquée par ses militant.e.s.
5 ans plus tard, à partir de 4 portraits de militantes et de deux enquêtes conduites l’une au Congrès national de Rennes en avril 2019 et l’autre au Conseil national de septembre 2021, le Centre Henri Aigueperse propose un regard actualisé sur la manière dont les militant.e.s de l’UNSA perçoivent et définissent leur Union.
Si les données statistiques ne permettent pas de mettre en évidence une importante évolution de la sociologie des militant.e.s de l’UNSA, celles et ceux-ci restant majoritairement masculins, âgé.e.s de plus de 50 ans, fonctionnaires de catégorie A, le ressenti est tout de même celui d’un rajeunissement et d’une féminisation des équipes, en particulier localement, d’une diversité de celles et ceux qui s’engagent, de messages et d’actions qui s’adressent davantage aux plus jeunes et les attirent.
L’autonomie reste le marqueur identitaire de l’UNSA pour ses militant.e.s, même si les notions que recouvrent ce terme restent variables, alliant la capacité des différentes composantes (fédérations, syndicats, unions régionales) à décider par elles-mêmes de leurs actions et l’appartenance à un collectif de valeurs partagées.
En interne, les militant.e.s affirment se sentir bien à l’UNSA, y trouvant leur place et appréciant l’ambiance qui y règne, même si elles et ils se sentent moins accompagné.e.s qu’elles et ils pourraient le souhaiter et si la dynamique leur semble pouvoir être améliorée.
Celle-ci est essentiellement portée par l’affichage de la spécificité de l’UNSA par rapport aux autres organisations syndicales. Plus que revendiquer son appartenance au « camp des réformistes », il apparait que c’est essentiellement la différence de l’UNSA qui est valorisée : le « 100% pas pareil » repris dans un slogan déjà ancien. Cette différenciation a été largement mise en évidence lors de la campagne des élections TPE en 2021.
Cette singularité trouve également sa justification dans l’image de « petit Poucet » du syndicalisme français que porte l’UNSA. En effet, malgré ses résultats en hausse et une présence médiatique renforcée, l’Union peine encore à être connue et reconnue. Sa représentativité au regard de la loi de 2018 est encore à gagner, même si elle se développe dans plusieurs branches professionnelles et le nombre de ses adhérents tend à se maintenir autour de 200 000 syndiqué.e.s.
Dans ce contexte, les militant.e.s sont animé.e.s à la fois par la volonté d’être utiles au quotidien auprès des salarié.e.s et agent.e.s qu’elles et ils représentent et par leur envie d’inscrire leur démarche dans un renouveau de l’action syndicale.