Alors que de plus en plus d’entreprises cherchent à moderniser leurs pratiques managériales en s’inspirant du modèle organisationnel des start-up, on en sait encore peu sur la manière dont le travail est concrètement organisé au sein de ces jeunes entreprises innovantes. À partir d’une enquête ethnographique menée par observation participante dans une start-up en hypercroissance, cet article se propose d’ouvrir la boîte noire de ces entreprises pour rendre compte du travail d’organisation qui y est déployé et de ses effets sur le travail et les travailleurs. Notre enquête montre notamment comment l’accent mis sur la proximité relationnelle, le bien-être au travail, l’auto-gestion et la responsabilité des travailleurs et travailleuses permet de produire des formes d’engagement au travail qui sont d’autant plus efficaces qu’elles viennent de l’auto-contrainte de ces derniers. Cet article met également en évidence les conséquences de la financiarisation de ces entreprises sur les pratiques managériales et le travail d’organisation qui, sous l’effet de la croissance rapide des effectifs et de la pression accrue des actionnaires, deviennent plus formels, plus hiérarchiques et davantage centrés sur la productivité, ce qui tend à dégrader les conditions de travail, mais également les relations de travail.