Le réseau thématique « relations professionnelles » (RT18) de l’AFS (association française de sociologie) organise le 18 septembre 2020 à 15h un web-séminaire de présentation des travaux de Thomas Collombat (Professeur à l’université du Québec en Outaouais) sur le thème :
Les organisations syndicales régionales au Québec : creusets de revitalisation du syndicalisme (présentation jointe)
Une mise en perspective avec la structuration territoriale des organisations syndicales françaises sera faite par Pavel Desmet (Doctorant au CESAER, INRAE/U.Bourgogne).
Les personnes inscrites recevront un lien pour participer au séminaire
Web-séminaire du RT 18 « Relations professionnelles » de l’Association Française de Sociologie « Les organisations syndicales régionales au Québec : creusets de revitalisation du syndicalisme ? », Thomas Collombat (Université du Québec en Outaouais)
Vendredi 18 septembre à 15h (Paris/UTC+2)
Contact : catherine.vincent@ires.fr / pavel.desmet@inrae.fr
Avec un taux de syndicalisation frisant les 40%, le Québec est souvent présenté comme un bastion du mouvement ouvrier en Amérique du nord. Derrière ce chiffre se cache pourtant d’importantes disparités (notamment entre un secteur public massivement syndiqué et un secteur privé en constante perte de vitesse) mais aussi un rapport de force politique ébranlé. Alors que les syndicats avaient obtenu un statut « d’interlocuteur privilégié » de l’État, notamment depuis les années 1970, les compromis socio-démocrates qui caractérisaient la société québécoise n’ont eu de cesse d’être remis en cause depuis le début des années 2000, dans un sens favorable au capital.
Dans ce contexte, les organisations syndicales régionales (OSR), qui rassemblent les syndicats locaux d’une même région, sont parmi les plus anciennes structures interprofessionnelles du mouvement ouvrier. À ce
titre, elles représentent des espaces privilégiés de construction et de défense des intérêts de classe, allant audelà des divisions de métiers ou d’industries. Pourtant, les OSR québécoises (soit les conseils régionaux de la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, FTQ, et les conseils centraux de la Confédération des syndicats nationaux, CSN) sont très peu traitées dans la littérature scientifique et souvent ignorées au sein
même du mouvement syndical. Cette présentation vise à identifier dans quelle mesure ces structures peuvent contribuer à la revitalisation du syndicalisme, en particulier sur le plan de ses orientations et actions d’ordre politique. À travers une étude comparée des deux principales centrales québécoises dans trois régions aux caractéristiques sociodémographiques variées (Montréal métropolitain, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue), nous identifierons les points communs et différences entre ces OSR ainsi que les obstacles et possibilités qui s’offrent à elles en termes de construction et de défense d’une identité de classe. Cette réflexion nous apparaît d’autant plus nécessaire dans le contexte de changements politiques nuisibles à l’action collective et aux revendications traditionnelles du mouvement ouvrier.
Thomas Collombat est professeur agrégé de science politique à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Ses recherches portent sur les dimensions socio-politiques de l’action syndicale, depuis une perspective d’économie politique critique. Il étudie notamment le syndicalisme québécois et canadien, ainsi que les dynamiques de l’internationalisme ouvrier et des rapports syndicats-État en Amérique latine. Il est membre du Centre de recherches sur les innovations sociales (CRISES), de l’Équipe de recherche interuniversitaire sur l’inclusion et la gouvernance en Amérique latine (ERIGAL), et de l’Équipe de recherche Travail et société (ERTS), dont il coordonne les travaux à l’UQO.