L’IRES a été contacté par Irene Dingeldey et Ilana Nussbaum Bitran de l’université de Brème pour participer à un projet international financé par le ministère de la Recherche allemand. Y participent des équipes issues de six pays européens (Allemagne, Bulgarie, Espagne, France, Pologne, ). Cette recherche s’interroge sur les conditions et formes de la solidarité autour des enjeux de travail transnational en focalisant sur deux objets : la représentation des salariés dans les entreprises multinationales européennes ainsi que la mobilité de travail intra-européenne. L’IRES intervient sur le deuxième volet de cette recherche en menant une enquête de terrain auprès des organisations patronales et syndicales françaises dans trois secteurs. Celle-ci vise principalement à identifier des actions et des projets transnationaux en lien avec la directive européenne sur les travailleurs et travailleuses détachés. Ce projet a démarré en janvier 2022 et se termine en mai 2023.
Mots-clés : organisation patronale, organisation syndicale, Europe, travail transnational, représentation des salariés, travailleur détaché.
L’année 2022 a été dédiée à mener des entretiens auprès des acteurs collectifs dans les trois secteurs couverts par la recherche : le transport routier, la propreté et le BTP. Les résultats préliminaires indiquent, pour la France, des modalités et des intensités variées de l’engagement transnational autour de la mobilité transnationale des travailleurs et travailleuses. Le secteur semble en être le principal déterminant. Tandis que l’évolution de la gouvernance du transport routier à l’échelle européenne (« paquet de mobilité ») a eu un effet mobilisateur sur les acteurs syndicaux et patronaux de la profession, les initiatives trans- et internationales se font plus rares dans le BTP dont les acteurs se sont plutôt accommodés de la transnationalisation du travail et sa réglementation.