Partout dans le monde l’insécurité économique des travailleurs progresse et, avec elle, le chômage et les inégalités. La précarité et le travail informel ne cessent de s’étendre et, là où ils existent, c’est-à-dire dans une partie minoritaire du monde, les systèmes de protection sociale connaissent des attaques sans précédent depuis l’après-seconde guerre mondialequi les avait pour la plupart vus naître. L’année 2008 apparaît comme un moment décisif. La crise du système financier a mis alors en branle une spirale de déséquilibres et de tensions qui se sont diffusée dans la presque totalité du monde. Le rapport est issu d’une commande de la CGT. La CGT a demandé à l’IRES de mener une réflexion autour de la notion de démocratie sociale et plus exactement de mesureren quoi l’existence de dispositifs participatifs, associant peu ou prou les travailleurs à la
conduite des politiques publiques ou des politiques d’entreprises, sont ou non un facteurde différenciation dans les modes de gestion de la crise depuis 2008.
Ce rapport comporte deux parties : la première partie est une synthèse qui aborde quatrepoints : (1) définir ce que l’on entend par démocratie sociale ; (2) recadrer sommairement le contexte des politiques économiques et sociales dans le monde depuis 2008 ; (3) caractériser les convergences et les divergences en Europe ; (4) esquisser enfin quelquespistes sur le lien entre démocratie sociale et gestion de la crise. La seconde regroupe des monographies de 7 pays de l’Union européenne : Allemagne, Belgique, Espagne, France,Grèce, Hongrie, Italie. Par son thème (la démocratie sociale) mais aussi par les contraintesde temps de l’étude présentée ici, celle-ci est principalement centrée sur l’Europe.