Le vieillissement de la population constitue aujourd\'hui un défi pour notre système de protection sociale. Ce vieillissement d\'une part augmente les dépenses de santé, et d\'autre part fragilise le financement par cotisations. La hausse des dépenses de l\'assurance santé qui en résultera remet en cause la soutenabilité financière du système de santé Français. La nécessité de réformer la protection sociale en vue de sa soutenabilité financière fait aujourd\'hui consensus en France. Une des pistes de réforme déjà envisagée est l\'abaissement du niveau de la couverture et donc l\'augmentation du reste à charge des patients (proportion de soins non prise en charge par l\'assurance maladie obligatoire). Les mesures prises en 2008, en instaurant la franchise médicale, puis en 2010 en instaurant la vignette orange empruntent déjà ce chemin. Le système d\'assurance santé Français a la particularité d\'être un système mixte dans lequel l\'assurance maladie complémentaire (AMC), pouvant couvrir ce reste à charge, vient s\'ajouter à l\'assurance maladie obligatoire (AMO). Ces réformes renforcent donc l\'importance des complémentaires santé qui sont contractées aujourd\'hui par 95% des français.
Toutefois, s\'appuyer sur ce deuxième pilier du système de santé introduit notamment une inégalité face au financement de l\'AMC en fonction du statut de l\'assuré. 35% des salariés bénéficient de complémentaires collectives cofinancées par l\'employeur à hauteur en moyenne de 50%. Ils jouissent par ailleurs d\'un haut niveau de couverture. Après le passage à la retraite, l\'assuré perd les avantages liés aux complémentaires collectives et doit contracter une complémentaire individuelle qu\'il finance à 100%. Face à cette situation, 51% des titulaires d\'un contrat d\'entreprise obligatoire, et 39% des titulaires d\'un contrat d\'entreprise facultatif changent de contrat au moment de la retraite.