Le rapport interroge le renouveau des politiques industrielles en France, à partir de deux secteurs industriels particulièrement stratégiques, les télécoms et la pharmacie, et du nouvel agenda industriel en faveur de l’industrie du futur (industrie 4.0) dans le cadre d’une comparaison avec l’Allemagne.
Il constate que les politiques industrielles menées en France depuis la seconde guerre mondiale ont toujours été axées sur les grands groupes qui occupent un poids surdimensionné dans le système productif, et qui concentrent une grande partie des aides publiques. Cette politique s’est limitée à des aspects réglementaires dans le cas de la pharmacie mais a été particulièrement développée dans le cas des télécoms, dont le recul continu de la production, de l’emploi et des capacités d’innovation, combiné à un important déficit commercial, interroge la pertinence
S’agissant du déploiement de l’industrie 4.0 en France et en Allemagne, les différences de conception, d’approche et d’enjeux entre les deux pays sont flagrantes. Tandis que les technologies numériques sont d’abord conçues comme un formidable tremplin pour renforcer le statut de leader mondial de l’Allemagne dans des secteurs industriels clés (automobile, construction électrique, machine-outil) et que leur déploiement se fait dans la concertation, l’ambition du programme « Industrie du futur » se limite à inverser la trajectoire déclinante de l’industrie française sur les marchés mondiaux depuis trois décennies, sans véritable dialogue social et par un empilement de mesures peu lisibles.