La planète est en train de vivre une période de transition exceptionnelle et comme le rappelait récemment le grand historien Emmanuel Le Roy Ladurie(1) , oui le climat peut bouleverser nos destins. À l’heure de l’anthropocène(2) , c’est une véritable révolution copernicienne qu’il faut concevoir. Cette révolution copernicienne, le monde syndical doit la penser afin d’en anticiper les changements sur le monde du travail et les travailleurs, et de créer les conditions de vie dignes pour chacun. C’est ce que la CFTC s’efforce de faire dans sa motion confédérale du congrès de Vichy dans laquelle la présente étude s’inscrit.
En effet, en sus de la transition écologique, se pose la question du chômage massif des jeunes (finalement peu importe les causes multiples qui accaparent les querelles d’experts). Pour la CFTC, le tragique réside surtout dans l’indolente absence de solidarité intergénérationnelle. L’aspect « emploi des jeunes » ou « garantie jeunes » est le côté urgent de la situation. Mais à moyen terme se pose dramatiquement l’avenir d’une terre que l’on va laisser à nos descendants. C’est aussi une question de la solidarité intergénérationnelle.
La CFTC propose ainsi de s’attaquer à ces 2 facteurs dans une même action mobilisatrice d’envergure de la solidarité nationale. C’est une alarme sociale-chrétienne. C’est pourquoi elle propose la création d’une « Agence Nationale de Solidarité Intergénérationnelle (ANSI) » qui ne serait pas un simple nouvel observatoire : elle agirait d’emblée avec des moyens adéquats industriels financiers et formatifs. Le but de l’agence serait l’embauche massive de jeunes pour les former d’abord et les faire produire ensuite les outils industriels de la transition énergétique et de l’économie verte. Cette agence s’attacherait à nouer des partenariats d’entreprises qui travaillent déjà dans ce secteur et elle pourrait disposer d’un montage d’économie mixte.