Cette étude réalisée à la demande de FO-Cadres a pour objectif de répondre à plusieurs interrogations liées à l’activité et au statut de cadre : Comment les salariés cadres se définissent-ils eux-mêmes ? Qu’est-ce qui caractérise leur activité professionnelle ? Y-a-t-il une convergence dans les définitions, les perceptions du travail d’un cadre selon les caractéristiques du cadre ? Un réaménagement de l’accès au statut de cadre, voire une disparition inquiète-elle les cadres ? Quels avantages perçoit-on encore à être cadre ? Ces éléments relèvent-ils davantage de données factuelles/objectives ou d’éléments irrationnels ? Quel attachement des salariés à ce statut ?
Pour y répondre, une enquête quantitative a été lancée auprès de cadres en emploi du secteur privé. Cette enquête a été administrée en ligne au mois de novembre 2015. 2620 réponses ont été recueillies.
Les résultats sont analysés de manière contextualisée en se référant à la littérature scientifique (sociologie, psychosociologie, sciences de gestion…) portant sur les cadres, mais aussi de manière plus générale sur les conditions de travail. Cette étude est complétée par une annexe qui récapitule les opinions les plus fortement exprimées par les cadres. Il en ressort notamment que les cadres en 2016 ne constituent pas un groupe homogène. Cette catégorie s’est diversifiée sous l’effet de lois, de nouvelles formes d’organisation du travail, de la féminisation, de la numérisation… Mais au-delà des différences, des éléments continuent de les rassembler. Pour une très large majorité, l’autonomie, le pouvoir de décider et l’implication dans la stratégie de l’entreprise, sont les avantages incontestables d’être cadre, avantages auxquelles ils ne renonceraient en aucune façon en cas de changement professionnel. En contrepartie, des inconvénients sont reconnus par tous : le stress, le déséquilibre entre la vie privé et la vie professionnelle et la charge excessive de travail, des phénomènes que les sociologues du travail raccrochent au développement dumanagement par objectifs. Les cadres trouvent également une unité relative dans ce qui les oppose aux non-cadres, notamment en termes de compétences et de qualités attendues (mise
en exergue de la capacité à prendre des décisions en ce qui les concerne, versus notamment la capacité à appliquer les consignes de la direction et à travailler en équipe pour les noncadres). Enfin, autre élément qui unit les cadres, les trois quarts d’entre eux sont attachés à leur statut et ne sont pas prêts à y renoncer, bien qu’affirmant majoritairement croire à une banalisation du statut de cadre.
Cadre, non cadre : d’une catégorisation sociale à la construction d’un rapport identitaire
