La crise budgétaire grecque et les politiques d’austérité mises en place depuis 2010 ont eu des conséquences dévastatrices en matière de revenus des ménages, de protection sociale, de droits sociaux, de conditions de travail, de relations professionnelles, d’entrepreneuriat, etc. En plus des conséquences économiques et sociales qu’elles ont entraîné, les cinq (premières) années de crise budgétaire et d’application des politiques d’austérité ont transformé le paysage politique et ont ébranlé le modèle issu de la période post-dictatoriale (meta-politefsi), amenant certains auteurs à évoquer un « séisme politique et électoral » (Vernardakis, 2012). Le bipartisme de la période post-dictatoriale, où régnaient le parti social-démocrate (Pasok) et le parti conservateur de droite Nouvelle Démocratie (ND) cède désormais sa place à un multipartisme mouvant et instable, marqué par un déplacement significatif des électeurs vers la gauche radicale et l’extrême-droite (Vernardakis, 2012).