Une grève historique s’est déroulée au cours de l’été 2016 dans une quarantaine de maisons privées pour personnes âgées au Québec. Ce mouvement a concerné en majorité des femmes, occupant des emplois précaires de préposées aux bénéficiaires et pour une grande partie d’entre elles d’origine immigrée. Cet article présente les caractéristiques de ce secteur d’activité, puis les stratégies menées par les syndicats pour parvenir à un mouvement coordonné entre les différentes entreprises et construit à partir d’une revendication centrale, celle de 15 dollars par heure. Il revient également sur les enjeux de négociation des « services essentiels » et des tâches non effectuées lors du temps de grève, pointant en cela les difficultés à cesser véritablement le travail dans des activités de services et de soins à autrui.