N°185

Le premier article de ce numéro varia de la Chronique internationale de l’IRES s’interroge sur l’évolution des opinions des salarié·es de 12 pays européens à l’égard des syndicats, à partir d’une
analyse de données d’enquête internationale. Les résultats montrent que les différences entre pays, au demeurant faibles, relèvent davantage des caractéristiques professionnelles et attitudes
politiques des salarié·es que des systèmes nationaux de relations professionnelles.
Le deuxième article analyse dans quelle mesure la « transformation » de l’économie allemande, sous l’effet conjoint de la décarbonation et de la numérisation de l’industrie manufacturière, pourrait permettre la revitalisation du modèle de partenariat social. L’adhésion et la mobilisation accrue des travailleurs de même que des politiques innovantes de négociation collective (accords d’avenir) conditionnent la réussite de cette « transformation ».
L’article suivant porte sur le contrôle de la main-d’oeuvre migrante par les entreprises du secteur de la logistique en Suisse. Loin de se limiter à l’organisation du processus de travail, il agit également sur leurs conditions de vie, conjointement avec la politique migratoire de l’État, ce qui restreint fortement leur pouvoir d’action.
Le quatrième article analyse les effets des chocs intervenus sur les revenus du travail au Royaume-Uni à la suite de la pandémie de Covid-19 et de l’accélération de l’inflation en 2022-2023 ainsi que des mesures qui les accompagnent. Du fait des faibles perspectives de croissance, le niveau du salaire réel ne devrait rattraper qu’en 2028 son niveau de 2008 et devrait conduire le Royaume-Uni à deux décennies perdues en matière de salaire.
Enfin, le dernier article porte sur les conventions collectives des trois grands de l’automobile aux États-Unis adoptées à l’automne 2023. Après six semaines de grèves menées par l’UAW de façon stratégique, des gains salariaux et de sécurité des emplois historiques sont obtenus, non seulement pour les ouvriers les moins bien positionnés dans l’échelle des salaires mais aussi pour ceux des futures usines d’assemblage de véhicules et de batteries électriques.