Le marché du travail suédois des années 1990 a connu des changements importants en termes de répartition sectorielle de l'emploi, de composition de la demande de travail et d'organisation du travail. Ces changements interviennent dans un contexte général de chômage élevé, particulièrement pour les jeunes. Cet article se propose de montrer comment ces changements ont modifié la transition de l'école vers des emplois stables en Suède. Il examine d'abord le niveau et le type de capital humain (formation initiale) des jeunes lors de leur entrée sur le marché du travail. Il analyse ensuite la structure et l'évolution de l'emploi des jeunes, pour chaque secteur et profession, par sexe et par âge. L'accent est également mis sur le salaire relatif des jeunes, l'attitude des employeurs lors de leur embauche, la forte expansion des formes atypiques d'emploi (à temps partiels et temporaire) et les conditions de travail des jeunes. Cette étude est suivie d'une analyse plus poussée d'une cohorte de jeunes entrant sur le marché du travail, qui permet une compréhension dynamique du processus de transition de l'école à un emploi stable. Les changements intervenus sur le marché du travail des jeunes au cours des dix dernières années se sont traduits par une augmentation de l'instabilité de l'emploi et l'allongement de la phase de tâtonnements entre l'école et l'obtention d'un emploi à durée indéterminée et à plein temps. Déterminer si ces changements donnent lieu à des coûts pour les jeunes concernés (comme pour la société dans son ensemble) est toutefois délicat, car il est possible que les coûts à court terme, occasionnés par l'instabilité de l'emploi et des périodes répétées de chômage, soient inférieurs aux gains à plus longue échéance dus à l'amélioration des capacités d'adaptation aux mutations de l'emploi dans le futur.