La réforme de l'indemnisation du chômage a constitué, en 2000, un objet majeur de confrontation entre les organisations syndicales, les organisations patronales et le gouvernement. Elle se situe dans une tendance générale, en Europe occidentale, à l'« activation » des dépenses pour l'emploi. L'accès à l'indemnisation est désormais lié à la participation du chômeur à un programme individualisé qui doit accélérer sa réinsertion professionnelle. Aide positive ou contrainte inacceptable ? Le débat est ouvert. Cette négociation était aussi la première étape du processus de « refondation sociale » dans la Medef avait eu l'initiative. L'objectif était de démontrer que les organisations patronales et syndicales avaient une capacité de régulation autonome dans le domaine social. Le résultat est paradoxal. Face à l'hostilité initiale de gouvernement, les signatures de l'accord ont dû longuement négocier avec lui avant de trouver un compromis. Ce compromis réaffirme la responsabilité de l'Etat et du service public de l'emploi quant à la définition du statut du chômeur et la mise en œuvre des mesures d'aide à la réinsertion professionnelle.