Les analyses sociologiques du travail font un grand recours aux notions d'autonomie et de contrainte. Cela tient à la représentation de l'entreprise qui leur est généralement sous-jacente : la décision managériale fait progresser les impératifs économiques ou gestionnaires au sein de la sphère du travail, imposant ainsi ses règles aux dépens de celles du métier. L'autonomie est la part que les salariés parviennent à soustraire à la volonté rationalisatrice de l'employeur. La notion mérite cependant d'être interrogée : les évolutions du travail au cours des dernières années rendent de moins en moins aisé d'opposer la contrainte et l'autonomie dans les formes du travail. L'article s'intéresse alors aux analyses qui proposent un regard sur le travail et l'entreprise davantage centré sur l'idée d'activité : l'entreprise y apparaît comme un lieu où l'on conduit des activités nécessitant d'engager des actions. La question traitée devient celle de l'engagement face aux difficultés de la tâche. La rationalisation semble évaluée par les salariés dans ce qu'elle implique comme sollicitation de leur engagement et de la reconnaissance de ce dernier.