L'auteure saisit l'occasion que lui offre l'actualité pour retracer l'action des pouvoirs publics dans le champ de l'accompagnement social des restructurations. La création récente d'une convention de reclassement personnalisé prévue par la loi de cohésion sociale, dite loi Borloo, a bien illustré les atermoiements de l'Etat face à la question de savoir qui de l'entreprise ou de la collectivité publique doit se voir confier la responsabilité de reclasser les salariés licenciés. L'article tente de répondre à la question en revenant sur la nature des dispositifs publics et conventionnels mis en œuvre depuis vingt ans. Le droit au reclassement, quand il relève principalement de l'entreprise, a du mal à s'inscrire dans les faits. Symétriquement lorsque la gestion de ce droit est confiée à la collectivité publique, il se diffuse plus largement auprès des intéressés. Faut-il prendre acte de cette réalité et exonérer l'entreprise de toute responsabilité sociale en la matière ? L'auteure refuse ce déterminisme et plaide au contraire pour un rapprochement privé/public dans la prise en charge des salariés licenciés économiques.