Pour la première fois en France, après plusieurs expériences d'échecs ou de semi-échecs, les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq ont signé un accord interprofessionnel sur l'emploi ayant un caractère multidimensionnel. Il porte à la fois sur les contrats de travail, la formation professionnelle, la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences, l'assurance chômage et le suivi individualisé des demandeurs d'emploi. Ce résultat s'explique par le contexte spécifique de l'année 2007 où divers facteurs ont exercé une pression convergente sur la stratégie de négociation des organisations patronales et syndicales. Pour qu'un compromis soit possible au terme de quatre mois d'intenses négociations, il apparaît que chaque partie a, dans l'immédiat, peu cédé et peu obtenu relativement à ses objectifs initiaux. Cependant, des évolutions majeures sont amorcées dans plusieurs domaines : rupture conventionnelle du contrat de travail, contrat à objectif défini, portabilité ou transférabilité des droits. L'impact à moyen terme de l'accord dépendra beaucoup du contenu des négociations interprofessionnelles et de branche qu'il a programmées pour préciser les modalités de sa mise en œuvre. L'accord constitue donc, du point de vue de la méthode, une avancée de principe avec la reconnaissance de la nécessité d'une approche multidimensionnelle des problèmes de l'emploi. Quant à son contenu, les appréciations sont divergentes sur le poids relatif qu'il accorde aux exigences de flexibilisation de la relation d'emploi, portées par les employeurs, et aux objectifs de sécurisation des parcours professionnels défendus par les syndicats.