La crise qui s'est ouverte en 2007 n'a rien d'un accident conjoncturel provoqué exclusivement par les insuffisances de la régulation des banques et des marchés financiers. Cette crise, de nature structurelle, manifeste les limites du nouveau modèle de croissance qui s'est, pour l'essentiel, mis en place dans les années 1980. Dès lors, la croissance économique est venue buter successivement sur l'insolvabilité des ménages puis sur celle des banques et enfin sur celle des États les plus fragiles, ceux de la zone euro en particulier. Le mistigri des risques de défaut est passé des ménages aux banques, des banques aux États ; il est en passe, à nouveau, de repasser aux banques, sans que les conditions d'un retour durable de la croissance ne soient retrouvées.