Le contexte dans lequel est décidée la création de La Revue de l’IRES, à la fin de l’année 1989, ne peut être compris sans un rapide retour sur l’histoire des premières années de l’institut. Les conditions politiques, après les élections du printemps de 1981, rendent possible un accord des six organisations fondatrices pour la création d’un institut commun « au service des organisations syndicales ». Il faudra un temps d’apprentissage pour que se construisent, dans ce cadre original, des relations de confiance d’une part, entre les organisations syndicales, d’autre part, entre celles-ci et la petite équipe de chercheurs qui se met progressivement en place. Pour ces raisons, les activités de recherche sont d’abord prioritairement orientées dans le cadre des « Agences d’objectifs » qui doivent répondre aux besoins spécifiques de chacune des organisations. Initialement, l’équipe des chercheurs de l’IRES se place plutôt dans une démarche d’enquêtes, d’études et de synthèses (par exemple, sur les comités d’entreprise, la protection sociale…) ; elles donnent lieu, à partir de 1983, à la publication de Dossiers. La première publication régulière, La Note de l’IRES, née en 1984, se situe sur ce registre en présentant les résultats des premiers travaux et en offrant une rubrique d’informations sur les questions du travail, en particulier à l’échelle internationale sous la forme d’une rubrique Agenda social international, ancêtre de la future Chronique internationale 2 .