Cet article s’interroge sur la capacité des syndicats français à représenter les jeunes travailleurs et travailleuses. Dans un contexte marqué par un taux de syndicalisation structurellement faible, la proportion de jeunes salariés parmi les syndiqués est plus faible encore. La littérature s’est surtout penchée sur les raisons pour lesquelles les jeunes s’engagent, ou pas, dans les syndicats. Nous proposons ici un autre éclairage centré sur la relation de représentation entre jeunes travailleurs et syndicats. Cette relation est analysée sur trois plans. Au plan statistique, on constate un net décalage entre le profil des jeunes au travail et celui des jeunes syndiqués. Au plan symbolique, on montre que la difficulté des syndicats à parler au nom des jeunes tient aussi au caractère disputé de leur représentation entre différentes causes. Au plan organisationnel, on pointe enfin la confusion de différents registres d’intervention syndicale en direction des jeunes.